Champagne : les vendanges s’achèvent

Après les gelées tardives, les pluies estivales, le manque de soleil et un contexte sanitaire toujours contraint, cette vendange 2021 restera dans les mémoires des viticulteurs à bien des titres. Ambiance Chez Mocquart-Esmard, à Argentolles.

Le tracteur arrive avec son précieux chargement : des caisses de chardonnay. Aisément reconnaissable à sa couleur verte, ce raisin a mis un peu plus de temps à mûrir. « Mais là, on ne peut plus attendre, il est temps de le cueillir », explique David Mocquart. Vigneron à Argentolles, il a commencé la vendange lundi 13 septembre. Il termine ce mardi 21 septembre.

Les caisses sont directement versées dans le pressoir traditionnel. D’une contenance de 4 tonnes, celui-ci est automatisé. « Avant, il était manuel, il fallait toujours quelqu’un. Nous avions prévu de le faire cette année. Comme la quantité n’est pas au rendez-vous, on a un peu hésité, mais finalement on l’a fait et ce n’est pas plus mal : ça permet de se roder. On est au point comme ça », reprend le vigneron en souriant.

David et Valérie souriants côté à côte devant le pressoir

Caisses vidées dans le pressoir par Bastien Mocquart

Chacun sa partie

David Mocquart vendange 10 ha de vignes au total. Moitié pour son exploitation. Le reste en prestation pour d’autres. Son rôle, il le décrit en quelques mots : « Je suis là pour driver tout le monde, motiver les troupes ! Je gère les équipes dans les vignes et je distribue les caisses. » Quant à son épouse, la discrète Valérie, elle gère pour sa part « le volet administratif, l’intendance et œuvre avec les petites mains dans l’ombre ».

La gestion des caisses… C’est le grand casse-tête de cette année ! Principalement parce que les rendements sont très inégaux. « Nous avons subi des gelées en avril. Puis du mildiou avec l’humidité. On a eu une période très compliquée » En toute logique, la quantité n’est pas au rendez-vous de cette vendange. Pour la qualité, le viticulteur concède que « ça n’est pas si mal. Nos vignes en Haute-Marne ont été bien touchées. Ce sont celles de l’Aube qui nous ont sauvés ».

« Ceux qui ont taillé tard ont été moins touchés de façon générale. Ça leur a été bénéfique. On constate aussi que les vignes en hauteur ont plus souffert », analyse le vigneron.

Chargement raison blanc sur remorque

David prépare le pressurage

Le secret pour trouver des vendangeurs

Dans les vignes, quatorze vendangeurs travaillent dans les rangs. « Ce sont des Roumains, les mêmes qui viennent depuis quinze ans. Si on veut trouver des vendangeurs, c’est facile : le secret c’est de bien s’occuper d’eux », reprend David Mocquart. Cette année, ils travaillent à l’heure. « Ça n’est pas une année à travailler à la tâche… » Ils sont logés pour la période des vendanges. Au pressoir, c’est la même petite équipe qui œuvre, avec Sébastien ou Jimmy, deux indéboulonnables.

La réserve qualitative constituée les années passées permettra de sauver cette vendange. « C’est vrai qu’on repense à l’année dernière, on regrette les raisins qu’on a laissés dans les vignes. Mais c’est comme ça », conclut David Mocquart qui préfère regarder devant.

Sylvie C. Staniszewski

s.chapron@jhm.fr

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